petit déjeuner

Publié le par Rouletabille

Il y a plusieurs façons de mal commencer sa journée.

Entre autres, se réveiller avec dans la tête un air triste, une chanson lugubre, qui, sans préjuger de sa qualité - les chants désespérés sont souvent les plus beaux - nous plombe un peu l'ambiance, et annonce, même pour les moins superstitieux d'entre nous, une journée morose...

Il y a aussi l'agression délibérée de la part de notre partenaire favori - qui à cette heure de la matinée a déjà repassé le linge, lavé le carrelage (marche pas là !), fait sa toilette, et entendu les dernières informations du monde.
Pendant que nous galérons pour réunir, avec un maximum d'économie de gestes et de déplacements, un bol de café chaud, du sucre, une petite cuiller et une tombée de lait, tout ça dans un état comateux avec en plus dans la tête la belle voix grave de Léo Ferré qui susurre :

               "et de longs corbillards sans tambours ni musique
                défilent lentement dans mon âme, l'espoir
                vaincu et l'angoisse atroce, despotique,
                sur mon crâne incliné plante son drapeau noir"

...notre partenaire favori,  donc, nous entretient  des dernières catastrophes naturelles, de l'aggravation de la crise, de l'aspirateur qui est en panne, et  s'enquiert, en exigeant une réponse par retour, de notre avis sur un point d'économie domestique litigieux, ayant sournoisement calculé que le moindre bâillement voire le moindre silence prolongé équivaudrait à un assentiment.

Un autre moyen infaillible de gâter sa journée, c'est d'entreprendre, comme ça, par une impulsion irraisonnée de se faire quelques tartines de confiture; hein, c'est bon la confiture ?
oui, mais...

(attention ça peut-être long au démarrage...)

 

 

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